Bode Miller, mi-ange mi-démon

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Bode Miller a ses partisans et ses détracteurs, les premiers l’idolâtrent et les seconds le détestent, mais une chose est acquise : il ne laisse personne indifférent. Élevé de manière originale par des parents hippie (pas d’électricité), sans doute se trouvent ici les raisons de sa personnalité et de son style de ski peu académique. Dans cet état d’esprit à contre-courant, il vient juste de faire une pub pour audi …

Carrière de Bode Miller

Depuis 15 ans, Bode multiplie les exploits mais aussi les déceptions. Il éclate au plus haut niveau en 2002 avec quatre victoires sur le circuit de la coupe du monde (dont trois slaloms et un géant) et surtout aux cours de JO de Salt Lake City, il est tout simplement le seul skieur du pays de l’oncle Sam à obtenir des médailles en ski alpin (deux médailles d’argent en combiné et géant). Les observateurs retiendront ses premières victoires mais aussi un style de ski particulier où Bode, contrairement à l’enseignement traditionnel de la majorité des skieurs utilisent, place son corps à l’arrière de ses skis, bras relâchés et avec une souplesse exceptionnelle lui permettant d’avoir des appuis solides.

Sa médaille d’argent en combiné aux JO met en lumière en tous cas sa polyvalence et le place alors dans la peau d’un outsider pour la course au gros globe de cristal (vainqueur du classement général de la coupe du monde). Il confirme cela l’année suivante en remportant tout d’abord le petit globe du combiné, deux slaloms géants en coupe du monde et surtout en remportant deux médailles d’or lors des championnats du monde disputés dans la station helvète de Saint-Moritz en géant et en combiné, ainsi qu’une médaille d’argent en super G. Cette année 2003 lui permet d’être alors considéré comme l’un des favoris à chaque course. Il confirme en 2004 en remportant de nouveau le petit globe de combiné et celui du géant (6 victoires en coupe du monde cette année là).

2005 sera son année, il sera en effet intouchable

. Tout d’abord en coupe du monde où il s’imposera dans la course au gros globe, avec sept victoires (2 en géant, 2 en super G, 1 en slalom et ses deux premières victoires en descente), 22 ans après Phil Mahre (dernier américain à l’avoir remporté). Il survolera cette saison devant l’armada autrichienne composée entre autres par Benjamin Raich, Hermann Maier et Michael Walchhofer, et remportera à l’occasion des championnats du monde à Bormio deux nouvelles médailles d’or en descente et en super G (il ne lui manque alors que l’or en slalom pour devenir le premier skieur à s’être imposé dans chaque épreuve alpine en championnats du monde).

Annoncé favori pour la saison 2006, année dont le sommet sera les JO de Turin. Il manquera complètement le rendez-vous olympique avec aucune place sur un podium (son meilleur résultat sera une 5ème place en descente), où nombreux seront ses détracteurs à lui reprocher de ne les pas avoir préparé de la meilleure des façons en passant ses nuits en boite et son style de déplacement lors de la saison hivernale où Bode Miller préfère utilisait sa caravane à l’écart de l’encadrement de l’équipe américaine. Et tout cela malgré deux victoires en coupe du monde et une troisième place au général derrière Benjamin Raich et Aksel Lund Svindal

Conscient de ces reproches, il décide pour la saison 2007 de partager le quotidien de l’équipe des États-Unis et abandonne sa caravane, et déclare que son objectif sera de remporter le slalom lors des championnats du monde à Aare. Malgré sa technique et sa motivation, il ne parviendra pas à aligner deux manches de slalom (soit en ratant une porte, en enfourchant) malgré des premières manches où il arrive à se glisser dans les dix meilleurs, performance qu’il réalisa en coupe du monde et … aux championnats du monde. Il s’imposera tout de même à quatre reprises en coupes du monde (deux descentes dont celle de Wengen, et deux super G) et remportera le petit globe de super G.

Avenir

Bode Miller reste l’un des skieurs les plus doués des années 2000, son style particulier, sa personnalité et ses performances permettent au ski alpin d’avoir une meilleure couverture médiatique. Adoré et respecté par la foule, il est souvent pris à parti des journalistes qui lui font milles reproches (ses déclarations, ses laisser-allers, sa nonchalance), mais tous n’espèrent qu’une chose, que celui-ci reste encore une année de plus dans le circuit, car une course sans Bode, ce sera alors une page du ski alpin que l’on devra tourner avec une larme au coin de l’oeil.