Rafael Nadal, un monstre plus mental que physique

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nadalA 2 mois de Roland-garos 2019, et d’un douxième titre qui lui tend les bras voici un petit revival du parcours triomphal de « Rafa » sur herbe en 2008  : en ce dimanche 15 Juin 2008, Rafael Nadal s’est imposé au Queen’s en battant en finale le serbe Novak Djokovic sur le score de 7/6(6) 7/5 ! Plus qu’une victoire, c’est surtout un nouveau coup porté au mental de ses adversaires.
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Il faut bien le reconnaitre, c’est une surprise de voir Rafael Nadal, une semaine seulement après sa victoire à Roland Garros, remporter le plus prestigieux tournoi sur gazon après Wimbledon. Qui plus est en battant un joueur qui est numéro 3 mondial et qui a le jeu pour briller sur herbe!

Le Majorquin a d’ailleurs longtemps hésité en début de semaine quant à sa participation à ce tournoi, fatigué et usé surtout mentalement par son péripe du côté de la Porte d’Auteuil.
Tout au long de cette semaine, l’Espagnol s’est acclimaté au gazon britannique avec grande aisance, faisant parler sa puissance au service et en coup droit. Cette rapidité à s’adapter à une surface totalement différente de la terre battue est déconcertante et montre surtout à quel point Nadal a du talent. En effet, aux longs échanges qui caractérisent le jeu sur terre battue se substituent le service volée ou les échanges en deux voire trois frappes sur herbe. Nadal a su tenir compte de ses paramètres pour modifier son jeu et démontrer qu’il n’était pas qu’un joueur de terre battue, présupposé très développé dans bon nombre d’esprits.

Aussi, on ne peut qu’être admiratif devant l’engagement et l’attitude guerrière de l’espagnol qui semble aborder chaque nouveau match comme un nouveau défi. Cette capacité à trouver une nouvelle motivation à chaque match et à rentrer sur le court gonfler à bloc constitue une de ses forces.

Cette attitude est surtout le fruit d’une confiance en soi inébranlable et d’un mental en acier, construit au fil des victoires et des saisons. Cet aspect mental est un paramètre non négligeable et permet d’expliquer en partie les récentes performances de Rafael Nadal.

Il est intéressant de remarquer que, dès qu’il joue Rafael Nadal, Roger Federer semble moins serein et comme résigné. La dernière finale de Roland Garros en est la parfaite illustration. Etouffé, asphyxié dès le début du match par la vista et la puissance du Majorquin, le Suisse s’est très vite retrouvé dos au mur. Mais jamais il n’a semblé se révolter, se rebeller face à cette domination sans partage. Non, il semblait comme résigné, aveu d’impuissance terrible pour le numéro 1 mondial. Comme s’il acceptait la suprématie sur terre battue de Rafael Nadal. Cette attitude est en réalité la conséquence d’une domination psychologique de Rafael Nadal sur le Suisse qui s’est construit depuis maintenant plus de quatres saisons. Roger Federer a accumulé beaucoup de défaites face à l’Espagnol, notamment sur terre battue, qui l’ont atteint mentalement et qui fond que désormais, jouer Nadal pour lui c’est comme tenter l’impossible. Roger Federer fait réellement un complexe Nadal.

nadal-2008Un tel scénario semble se répéter avec le Serbe Novak Djokovic. Ce dernier s’est fait corriger à Roland Garros, impuissant face à la vista de Nadal et voilà qu’une semaine plus tard, il perd face à ce même diable majorquin, en deux sets, mais cette fois ci sur herbe. Djokovic possède pourtant des armes plus qu’intéressantes avec un bon service et une capacité d’accélération importante aussi bien côté coup droit que côté revers. Une technique bien huilé et une vision du jeu très développé sont deux des principales qualités du Serbe. Pourtant, face à Nadal, cela ne suffit pas (ou plus!) et Djokovic, aussi bien sur herbe que sur terre battue, est repoussé loin de sa ligne lorsqu’il joue Nadal, incapable dès lors de développer et mener à bien son jeu d’attaque. Cette après midi, on a pu noter quelques signes d’agacements et même de résignations du côté du Serbe. Cette attitude se retrouve chez Federer, et elle est la conséquence d’un même homme : Rafael Nadal.

On parle souvent de la puissance physique de l’Espagnol, de ses gros bras. Mais il ne faut tout de même pas omettre de signaler que ce dernier domine aussi et surtout mentalement ses adversaires.

Cette domination psychologique sera un facteur déterminant pour la suite de la carrière de l’Espagnol. Ainsi, si ce dernier parvient à conserver cet ascendant psychologique sur ses adversaires les plus dangereux, il peut sérieusement croire en ses chances de victoires dans d’autres grands chelems que Roland Garros, et pourquoi pas dès cette année à Wimbledon ou l’US Open. Un nouveau défi pour l’Espagnol. Mais il aime ça.