Yooner : une nouvelle glisse au banc d’essai

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Discipline hivernale toute fraîche, testée par l’équipe Atacamag

Lors d’une randonnée dans le massif du Beaufortain, les cinq compères d’Atacamag ont testé le fameux Yooner, nouvelle discipline hivernale déjà présente dans 45 stations de ski.

On n’est jamais trop nombreux pour tester du matériel de glisse. La preuve, l’équipe d’Atacamag était au grand complet, samedi 15 janvier, pour tester un nouvel engin de glisse : le Yooner.

yooner

Le Yooner, c’est un peu l’aboutissement des luges – prototypes que les gamins des montagnes fabriquent, à partir de bouts de ski et de planches de bois, dans le garage des parents. C’est un ski central surmonté d’un siège et d’une tige de bois pour se cramponner. C’est tout. Et ça suffit. Pas de fioritures, le tout pesant la bagatelle de trois kilos.

Comment s’en servir ? A moins d’utiliser les remontées mécaniques, ce qui est déjà autorisé dans 45 stations de ski alpines, il faut monter soi-même en altitude avant de se lancer dans la pente.

C’est donc à pied, raquettes à la main, les Yooner solidement attachés au sac, que nous sommes allés chercher la neige résiduelle à plus de 1500 mètres d’altitude, sur les hauteurs d’Arêches Beaufort. Sous haute surveillance : on était accompagné du responsable développement du Yooner, Cyril Colmet Daage, sympa, patient avec nous, ce qui dénote un self-control assez extrême…

Pratique du Yooner

Deux petites heures de marche en pleine poudreuse, ponctuées par des arrêts « Whoa mais c’est trop beau par ici » face au barrage de Roselend et la chaîne du Mont-Blanc, et des conseils de Cyril : « Les gars, il va falloir se suivre à la montée et tracer de belles courbes, on s’en servira à la descente en Yooner ». Ok chef !

Arrivé là-haut, la journée test commence réellement. Briefing de Cyril quant à la position à adopter : les fesses bien calées dans le siège, le corps droit, les jambes tendues en avant –gare aux crampes dans les abdos, les bras tendus sur les côtés, légèrement en arrière, pour l’équilibre, et c’est parti, « dré dans l’pentu » comme on dit par chez nous.
Bon, je dois avouer que les premières tentatives de maîtrise de cette luge nouvelle génération ne furent pas franchement concluantes. On a passé plus de temps dans la neige que sur la luge. Soit. Mais même en pleine poudreuse, et malgré l’étroitesse du ski, le Yooner se prête bien au jeu de la descente. Une main sur le manche central, l’autre à l’intérieur du virage, les courbes s’enchaînent facilement, agréablement. Les sensations s’acquièrent rapidement. Disons qu’il faut consacrer une après-midi, au moins, pour maîtriser la bête.

yooner-2Sur les chemins damés, la vitesse augmente considérablement. Le corps au ras du sol, la sensation de filer à toute vitesse est bien réelle, même à 20 ou 30 km/h. Je conseille vivement de tester le Yooner en groupe : la compétition motive les troupes, et à force de vouloir doubler tout le monde, on maîtrise la technique de glisse avant même de s’en rendre compte.

Les élements du YOONER

  •  Enfin un engin accessible et ludique qui permet de descendre rapidement, en se faisant plaisir, suite à une montée en raquettes où la descente est souvent fastidieuse !
  • Le Yooner est léger (malgré l’aspect massif). Il se fait oublier sur le sac à la montée.
  • Les courbes tracées avec le Yooner sont harmonieuses. La sensation de diriger avec le corps est très agréable.
    Il est très facile de s’arrêter, à partir du moment où on maîtrise la technique, ce qui n’est pas évident pour tout le monde au début, hein les gars…
  • La prise en main relativement rapide de l’engin. Compter une demi-journée, au moins, pour se familiariser avec.
    La facilité d’utilisation devrait permettre à un grand nombre de personnes, de tous âges, de pratiquer le Yooner.
  •  Le manque de portée à la descente, dans la neige poudreuse, qui apporte une certaine instabilité. Un ski un peu plus large n’aurait pas été du luxe.
    Vraisemblablement dû au fait que nous avions une maîtrise relative de l’engin : on a les fesses un peu trop « au frais« .
  • Le manque de protection des mains, et notamment des pouces, lors de la descente. Les bras sont constamment mis à contribution pour stabiliser le Yooner, et un pouce planté dans la neige compactée équivaut à une entorse quasi assurée (n’est-ce pas Piéro ?). Pour éviter ça, il faut adopter la bonne position, pas évidente au début.